Riad explore le potentiel de la blockchain et du web décentralisé pour les entreprises. En rejoignant Quadratic, il a trouvé un environnement stimulant qui fait le pont entre son background de PhD et son intérêt pour les projets à fort enjeu opérationnel.
Riad Ladjel : J’ai obtenu un Master d’Algèbre appliquée à la cryptographie ainsi qu’un Master en Gestion des données à l’Université Paris Saclay. J’ai ensuite suivi une thèse et réalisé un post-doc à l’Inria. L’objectif était de concevoir un protocole de calcul distribué, générique, qui passe à l’échelle et qui permette de croiser les données personnelles de plusieurs utilisateurs en offrant de fortes garanties de sécurité et de protection de la vie privée.
R.L. : En effet, je travaille sur les Zero-Knowledge Rollups, une nouvelle génération de protocole qui permet d’agir directement sur la performance et le coût des opérations réalisées sur une blockchain avec un niveau de sécurité élevé.
« Mon double background mathématique et computer science m’aide clairement à appréhender les enjeux scientifiques et opérationnels du Web3. »
R.L. : Par définition, un calcul soumis - une transaction ou un smart contract - s’exécute sur tous les noeuds validateurs du réseau. Avec l’augmentation du nombre d’utilisateurs, le réseau congestionne et le coût de certaines opérations peut devenir exorbitant. Pour faire simple, les ZK Rollups déportent les calculs sur un seul ordinateur situé sur une seconde couche du réseau. On allège ainsi la charge qui pèse sur le réseau principal et on réduit fortement le coût de l’opération.
R.L. : Effectivement, et c’est le cas puisque les ZK Rollups reposent sur l’émission d’une preuve cryptographique appelée Zero-Knowledge Proof. En fait, le calcul off chain doit générer le même niveau de sécurité que le calcul on chain et transmet donc au réseau principal, qui la vérifie, une preuve cryptographique de bonne exécution des calculs. Autre avantage : les ZK Rollups sont plus frugaux que les protocoles classiques des blockchains, ils contribuent donc à une certaine sobriété énergétique vers laquelle doit tendre le Web3.
R. L. : Oui, je travaille actuellement sur l’implémentation d’une Decentralized Autonomous Organization (DAO). C’est une organisation décentralisée dont les règles de gouvernance sont automatisées et inscrites dans un protocole blockchain. Un modèle de gestion innovant qui repose notamment sur la transparence des actions exécutées. Chez Quadratic par exemple, le schéma d’intéressement des collaborateurs repose sur une DAO. Je participe à la conception et au développement de cette DAO en utilisant Cairo, un nouveau langage de programmation utilisé par Starknet, un protocole ZK Rollup adossé à la Blockchain Ethereum.
R. L. : Cairo est particulier car c’est un langage informatique construit sur le paradigme mathématique des ZK Proofs dont on vient de parler. Avec Cairo, il ne s’agit pas simplement de savoir coder mais également de comprendre les sous-jacents logiques. Mon double background mathématique et computer science m’aide clairement à appréhender cette spécificité et plus largement les enjeux scientifiques et opérationnels du Web3.
R. L. : C’est un environnement hyper stimulant dans lequel je me retrouve très bien. La recherche menée sur les technologies Web3 fait appel à des concepts techniques et scientifiques très avancés en cryptographie et en calcul distribué que je peux appliquer directement à des sujets opérationnels, sur des services à fort enjeu économique. Donc oui, entre recherche appliquée et développement de solutions technologiques, je suis ici parfaitement dans mon élément.
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Riad Ladjel est titulaire d’un PhD en Informatique (Inria) et spécialiste des protocoles de cryptographie.
Au sein de Quadratic, il intervient en tant que Data Scientist | Web3 Researcher sur les compétences Decentralized Web et Extended Finance.
Retrouvez la thèse de Riad Ladjel :
Calculs distribués et sécurisés pour le cloud personnel